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RSE spectacle vivant : concilier création artistique et responsabilité sociétale

Les enjeux concernant la transition écologique et sociale ne concernent plus seulement les entreprises industrielles ou les multinationales : ils touchent aussi le monde de la culture et du spectacle vivant.

Le spectacle vivant a longtemps été perçu comme un espace de liberté créative, parfois éloigné des considérations économiques ou environnementales. Aujourd’hui, il est directement concerné par les questions de responsabilité sociétale. En effet, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) dans le spectacle vivant est devenue incontournable.

Cet article explique ce qu’est la RSE spectacle vivant et comment les structures peuvent initier une démarche concrète.

Qu’est-ce que la RSE appliquée au spectacle vivant ?

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ou Responsabilité sociale des entreprises consiste à intégrer volontairement des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans les activités. En d’autres termes, selon la définition du ministère de l’économie, il s’agit de la contribution des entreprises aux enjeux de développement durable.

Dans le secteur du spectacle vivant, la RSE concerne principalement les axes suivants :

  • l’impact carbone des tournées et déplacements
  • l’écoconception des décors et des costumes
  • les conditions de travail des intermittents
  • la relation avec les territoires et publics

Pourquoi la RSE est devenue incontournable pour les professionnels du spectacle ?

Longtemps considérée comme un “plus”, la RSE dans le spectacle vivant s’impose désormais comme un passage obligé.

Les compagnies, festivals, lieux et producteurs doivent composer avec de nouvelles attentes institutionnelles, sociales et économiques qui transforment en profondeur la manière de concevoir et de diffuser les projets artistiques.

Des exigences croissantes en matière de RSE pour le financement des spectacles

Les politiques publiques intègrent de plus en plus des critères liés au développement durable et à la responsabilité sociale dans leurs appels à projets.

Les subventions peuvent désormais être conditionnées à la mise en place de démarches responsables (réduction de l’empreinte carbone, égalité femmes-hommes, accessibilité des publics, etc.).

Ne pas intégrer la RSE, c’est prendre le risque d’être moins compétitif dans les dossiers de subvention face à des structures déjà engagées et mieux préparées.

Un public plus attentif aux engagements responsables

Les spectateurs, notamment les plus jeunes générations, souhaitent assister à des événements qui résonnent avec leurs valeurs.

La question de l’impact écologique d’un festival, du respect des équipes techniques, ou encore de la diversité des artistes programmés peut influencer la fréquentation.

Le fait de communiquer clairement sur ses engagements RSE devient un levier d’attractivité et de fidélisation.

RSE spectacle vivant : levier stratégique pour l’image, les partenariats et les équipes

La RSE spectacle vivant ne se limite pas à répondre à des contraintes. Elle ouvre aussi la porte à de nouvelles opportunités :

  • Mécénat et partenariats : les entreprises soutenant la culture privilégient les structures alignées avec leurs propres politiques RSE.
  • Image de marque : afficher une démarche responsable renforce la crédibilité et la notoriété d’un projet.
  • Cohésion interne : impliquer les équipes dans une stratégie responsable améliore la motivation, la créativité et le bien-être au travail.

Les grands axes d’une démarche RSE dans le spectacle vivant

Mettre en place une politique RSE dans le spectacle vivant ne se résume pas à une simple liste d’actions : il s’agit d’un engagement global, qui touche aussi bien l’organisation matérielle d’un projet que la manière dont il s’inscrit dans son territoire et auprès de ses publics. Trois axes structurants émergent particulièrement.

Réduire l’impact environnemental des spectacles

Le premier réflexe de toute démarche RSE dans le spectacle vivant consiste à s’interroger sur l’empreinte écologique des productions et des tournées.

Voici quelques pistes de réflexion pour limiter l’empreinte écologique des spectacles.

  • Mobilité : pour limiter l’emprunte carbone d’une tournée par exemple, il faut privilégier les transports ferroviaires et limiter les déplacements aériens, organiser du covoiturage pour les équipes et le public.
  • Scénographie et costumes : afin de limiter l’achat ou la fabrication de nouveaux décors et costumes, il est préférable de favoriser le réemploi, la mutualisation entre compagnies ou encore l’écoconception.
  • Énergie : lorsqu’une scénographie nécessite de nombreux jeux de lumière, il faut penser à adopter des solutions techniques moins énergivores (LED, sobriété sonore et lumineuse), à optimiser la consommation des lieux de diffusion.
  • Déchets : dans les lieux de spectacle, il est possible de mettre en place des dispositifs de tri sélectif par exemple.

Ces pratiques permettent non seulement de réduire l’impact carbone, mais aussi de réaliser des économies substantielles.

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Favoriser l’inclusion et la diversité

La RSE spectacle vivant, c’est aussi garantir que la création et la diffusion soient accessibles à tous et reflètent la diversité de la société.

Les points suivants sont des exemples de pratiques à mettre en place afin de favoriser l’accessibilité des spectacles.

  • Accessibilité : afin de permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder aux spectacles, les structures du spectacle vivant peuvent rendre accessibles les créations aux personnes en situation de handicap via des rampes d’accès par exemple et également proposer des traductions en langue des signes, de l’audiodescription et encore proposer des politiques tarifaires inclusives.
  • Médiation culturelle : il est également possible de développer des actions spécifiques auprès des publics éloignés de l’offre culturelle (écoles, quartiers prioritaires, zones rurales).

    Ces démarches renforcent le lien avec le territoire et donnent davantage de sens au projet artistique.

Développer une gouvernance responsable

Enfin, la RSE implique de repenser la manière dont les structures de spectacle sont organisées et pilotées.

Cela passe d’abord par un effort de transparence et d’éthique, en rendant les décisions lisibles et en partageant les informations de manière claire avec l’ensemble des équipes.

Elle suppose également une véritable participation collective : les artistes, techniciens et administrateurs doivent être associés aux choix stratégiques, afin d’encourager une culture du dialogue et une gouvernance plus horizontale.

Enfin, elle invite à développer des partenariats responsables, non seulement avec d’autres acteurs culturels, mais aussi avec des associations locales et des acteurs du territoire.

Ces coopérations permettent de créer des synergies et de générer un impact positif au-delà du seul projet artistique.

Comment amorcer une stratégie RSE dans votre structure ?

Mettre en place une démarche RSE dans le spectacle vivant peut sembler ambitieux, mais elle peut s’aborder de manière progressive et pragmatique.

L’essentiel est de structurer la démarche en plusieurs étapes claires, afin de la rendre à la fois réaliste et durable.

Étape 1 : Réaliser un diagnostic

La première étape consiste à dresser un état des lieux des pratiques déjà en place. Cela peut prendre la forme d’un bilan carbone, d’un audit énergétique ou d’une analyse des conditions de travail.

Ce diagnostic permet d’identifier les points forts de la structure ainsi que les axes prioritaires d’amélioration.

Étape 2 : Définir des priorités réalistes

Il est ensuite nécessaire de choisir quelques objectifs concrets, mesurables et adaptés à la taille de la structure.

Par exemple, une tournée peut décider de réduire de 20 % ses déplacements en avion dans les trois prochaines années, tandis qu’une compagnie peut s’engager à mutualiser ses décors avec d’autres troupes locales.

Étape 3 : Construire un plan d’action

Une fois les priorités établies, il est essentiel de mettre en place un plan d’action clair. Celui-ci doit préciser les étapes, les moyens à mobiliser et les responsabilités de chacun.

La démarche doit être intégrée dans le quotidien de la structure : dans les contrats avec les partenaires, les cahiers des charges techniques ou encore les programmations artistiques.

Étape 4 : Assurer le suivi et communiquer sur les progrès

Enfin, la réussite d’une stratégie RSE repose sur un suivi régulier et transparent.

Mesurer les avancées, ajuster les actions et partager les résultats, en interne comme en externe, renforce la crédibilité de la démarche.

Communiquer sur ses engagements permet également de valoriser le travail accompli et d’inspirer d’autres acteurs du secteur.

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La RSE dans le spectacle vivant n’est pas un effet de mode, mais une évolution structurelle incontournable.

Chaque structure, quelle que soit sa taille, peut amorcer une démarche, même progressive.

Et si demain, le succès d’un projet ne se mesurait pas seulement à son public, mais aussi à son impact sociétal et environnemental ?